Comment l’UEE a remporté le concours de la Fondation la France s’engage !

Avec une bonne organisation, un bon entourage et de la volonté, rien n’est impossible : Voici l’histoire d’une association fondée par des personnes exilées et qui a remporté le concours de la Fondation la France s’engage !

Dans ce témoignage, nous allons vous raconter notre participation au concours de la Fondation qui récompense les projets d’innovation sociale mis en place par des acteurs sociaux et solidaires, de notre motivation à y participer, en passant par les doutes quant à notre légitimité, pour finalement terminer avec la récompense tant attendue.

Nous avons débuté en tant que groupe de personnes exilées qui a réussi à intégrer l’université en 2015 puis à aider les primo-arrivants à reprendre des études dans des établissements d’enseignement supérieur français. Nous nous sommes développés en tant qu’association en 2018. Le premier financement que nous avons obtenu était de 3000 euros de la part de l’ESU.

Nous avons entendu parler du concours de la Fondation la France s’engage et avons décidé de relever le défi, d’autant plus que l’Union des Étudiants Exilés souhaite se développer à l’échelle nationale. Les conditions de participation au concours exigent que l’association développe ses activités dans d’autres villes ou à ouvrir des nouveaux locaux (nous avons pris beaucoup de temps avant de pouvoir prononcer le terme français “essaimage”correctement !)

La Fondation anime des ateliers et des rencontres afin d’échanger sur les conditions de participation au concours, ses mécanismes, et comment postuler ! Nous ne vous cachons pas qu’après la fin de cet atelier, notre équipe doutait de la possibilité que l’Union puisse remporter le concours, d’autant plus que les associations et les entreprises participantes étaient de plus grande ampleur, très organisées et avaient déjà des projets de grandeenvergure à leur actif.

L’encouragement de l’équipe de la Fondation, en particulier Enora, Damien ainsi que les autres membres, nous adonné de l’espoir et nous a convaincu de vivre pleinement l’expérience sans se préoccuper de l’issue finale.

 

Le concours se déroule en trois étapes :

  • L’étape initiale qui consiste à compléter et déposer un dossier sur le site de la Fondation dans lequel ilfaut parler du projet dans sa globalité.
  • La seconde étape, qui est orientée vers la description détaillée du projet ainsi que le montage budgétaire.
  • L’étape finale, qui se résume en une présentation du projet à exposer auprès d’un comité composé de 6-8

Cela faisait un moment que l’UEE voulait s’étendre vers les villes de Lille et Strasbourg, d’autant plus que les exilés résidant dans ces deux villes communiquaient déjà beaucoup avec notre équipe. Nous avons donc décidé de construire notre projet sur cette base, celle d’étendre nos actions vers ces deux villes.

En tant que petite équipe qui n’avait pas encore obtenu de grands financements, nous avons eu peur et oscillé entre hésitation et doutes à plusieurs reprises, ce qui nous a conduit à réécrire notre projet au moins 5 fois, mais grâce à l’interactivité et aux réponses rapides de l’équipe de la Fondation à nos questions et demandes de renseignements, nous avons été en mesure d’avancer et de corriger les éléments de notre projet en fonction des exigences et descritères du concours.

Quelque temps après la fin de la première phase, nous avons reçu un mail de la part de la Fondation la Frances’engage pour nous informer que nous étions qualifiés pour la deuxième étape et là… Quelle joie !

Nous avons donc entamé la seconde étape axée vers les détails du projet, les mécanismes de sa mise en œuvreainsi que l’application d’un budget détaillé et d’un plan d’essaimage.

Nous avons passé des jours à travailler et à entrer dans les moindres petits détails du projet pour ne rien laisser auhasard. Comment avons-nous fait ? Nous avons consulté de nombreuses personnes qui soutiennent l’Union des Étudiants Exilés : la présence, l’accompagnement ainsi que le soutien indéfectible de Nadine Camp et Dounya Hallaq ont été des éléments moteurs afin de clôturer la seconde phase du projet exactement une minute avant la fin du délai de soumission. Nous vous remercions de tout notre coeur pour le soutien que vous nous avez donné !

Le mail des résultats est arrivé, nous avions tous peur de le voir ! Nous avons décidé de l’ouvrir et de le lire ensemble. Ce moment est passé très lentement, mais quand Maher a réussi à le terminer en premier, il a commencé à sauter et à s’exclamer “nous l’avons fait, nous l’avons fait !”, tout le monde avait compris que nous nous étions qualifiés pour la phase finale !

La troisième étape a été la plus stressante, la grande présentation devant un jury de 8 personnes ! Pendant ce pitch, nous devions parler de notre projet et en convaincre le jury composé des directeurs des plus grandes entreprises partenaires de France s’engage. Ce qui distingue ce concours est la présence de personnes réfugiées dans le jury et leur participation à la prise de décision (bien qu’aucun de ces membres réfugiés ne soient présents au jury de l’UEE dans un souci d’impartialité car nous sommes en contact permanent avec eux).

La formation d’écriture et de présentation du pitch a été l’une des étapes les plus difficiles et les plus tendues, RudiOsman a été choisi comme représentant de l’équipe de l’UEE.

Nous avons constitué une équipe de rédaction de pitch et l’avons envoyé à de nombreux amis, demandant des conseils et faisant des modifications si nécessaire. Par conséquent, l’UEE tient à remercier Emmanuel, Alex, Fred, Clémence, Naïk, Samah et Dounya qui ont apporté leurs expériences et conseils pour préparer le pitch.

 

Il est vrai que l’UEE est bien entourée, cependant l’atelier mis en place par la Fondation la France s’engage pour l’écriture et la récitation du pitch a également eu un grand impact positif afin de le peaufiner.

Le jour du pitch, Rudi a affirmé que le prestige du jury était si grand et le stress si intense qu’il en avait oublié tout l’entraînement et la préparation que l’équipe a mis des jours à mémoriser : « Soudain, je me suis souvenu de lafatigue de chacun, de nos nuits blanches et de nos rires lors de l’écriture du projet, des images des exilés de Lille et de Strasbourg qui nous attendent, et ces images m’ont fait reprendre de la force ont apaisé mon stress. J’aidemandé au comité si je pouvais reprendre mon souffle et prendre un selfie avec eux. J’ai fini le pitch, répondu aux questions, quitté le bureau, j’ai embrassé tout le monde en sortant et écrit sur le groupe de WhatsApp de l’équipe que j’allais célébrer cet événement “avec une tasse de café et une cigarette en espérant que nous remporteront leconcours !” »

Au bout d’un moment, une nouvelle est arrivée de la part de la Fondation la France s’engage pour nous informer que nous avions gagné le concours : à ce moment-là, la joie et le bonheur que l’équipe a ressenti étaient si intenses qu’ils ne pouvaient même pas s’exprimer à travers des mots !

Ce que nous aimerions vous faire partager à travers ce récit, c’est que rien n’est impossible avec la présence d’une équipe qui croit aux objectifs et aux capacités de l’association, d’entourage et d’amis qui n’hésitent pas à apporter de l’aide et des conseils en cas de besoin. Par ailleurs, la présence et le soutien de l’équipe de la Fondation La France s’engage et leurs réponses continues à nos demandes ont transformé notre espoir de remporter ce concours en une magnifique réalité et a permis de faire passer un message pour toutes les petites associations comme la nôtre qui ont certes peu de moyens, mais de grands rêves.