Accueillir les réfugié·e·s rescapé·e·s de Louise Michel

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Nous publions le communiqué de presse de l’association partenaire ANVITA publié sur leur site le jeudi 3 septembre 2020,
Cette association a vocation à rassembler une pluralité d’acteurs et d’actrices des territoires, à l’exception de ceux et celles prônant le racisme et la haine de l’autre.
L’association promeut l’hospitalité, source de politiques inclusives d’accès à l’emploi, la formation, le logement, l’éducation, la santé, la culture, la cohésion sociale.

 

Accueillir les réfugié·e·s rescapé·e·s de Louise Michel

Tout comme pour l’Ocean Viking et l’Open Arms de l’été dernier[1], l’ANVITA dénonce la situation actuelle en Méditerranée et les risques réels rencontrés par le Louise Michel, mettant en avant encore et toujours une crise de nos valeurs mises à mal par les politiques nationales et européennes empêchant, coûte que coûte, les arrivées en Europe de personnes ayant fui leur pays en raison des conflits, de la pauvreté et du changement climatique. Elles sont pourtant inhérentes au droit à la mobilité et au droit à la protection internationale. Cette politique de fermeture et de repli sur soi alimente aujourd’hui la défiance, multiplie les risques politiques, déstabilise les opinions publiques et fragilise la place de la France et de l’Europe dans le monde.

Nous, collectivités territoriales et élu.e.s de la République française et membres de l’Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, refusons ces situations dramatiques qui se répètent depuis trop longtemps déjà. On compte déjà plus de 20 000 morts en Méditerranée ne serait-ce que depuis 2014[2]. Nous réitérons notre refus de toute politique remettant en cause l’accueil inconditionnel, entravant les libertés fondamentales et constituant une forme de violence institutionnelle.

Nous sommes aussi les dépositaires de valeurs humanistes et d’une tradition historique de l’accueil, aujourd’hui mises en danger. C’est pourquoi, il nous appartient, sur nos territoires, à la fois d’agir à l’image de l’Histoire et de la culture d’hospitalité en France et d’interpeller l’État pour qu’il assume ses responsabilités et qu’il fasse preuve de réactivité et d’humanité.

Aussi, l’ANVITA appelle à la mobilisation de l’ensemble des élu.e.s des collectivités territoriales afin d’accueillir de manière concertée les réfugié·e·s-rescapé·e·s du Louise Michel.

L’été dernier, Martine Aubry, maire de Lille proposait d’accueillir « les réfugiés de l’Open Arms que la France s’est engagée à recevoir ». Marc Vuillemot, maire de la Seyne-sur-Mer proposait aux élu.e.s du pourtour méditerranéen d’engager une concertation afin « d’ouvrir nos ports aux navires humanitaires se portant au secours des réfugiés ». Dominique Gros, maire de Metz avait pris la décision d’accueillir des réfugiés rescapés de la Méditerranée. Et partout en France, hier comme aujourd’hui, des élu.e.s se portent favorables à l’accueil des migrant.e.s et se mobilisent avec les acteurs et actrices de la société civile afin de répondre aux impératifs de l’urgence et de l’inclusion sociale.

Dimanche 30 août 2020, la ville de Marseille annonce ouvrir son port au Louise Michel[3]. L’ANVITA soutient les paroles du premier adjoint, M. Benoit Payan, qui rappelle que « Le droit maritime, l’Histoire maritime, l’Histoire de la ville, tous convoquent notre responsabilité. Des femmes et des enfants sont en train de mourir… dans cette situation-là, on ne demande ni les papiers, ni la régularité de la situation de ces gens-là. On les sauve, on les secoure ».

En 2020, ce sont 31 villes, 3 régions et 2 départements qui ont débattu et adopté en conseil la charte de notre association portant sur l’accueil inconditionnel.

Il est alors nécessaire de mobiliser l’ensemble des élu.e.s concerné.e.s par cette situation et souhaitant répondre à leur devoir d’hospitalité, afin d’apporter une réponse collective et concertée face à cette situation d’indifférence et de mépris du droit international, du droit maritime et du droit d’asile,

Nous sollicitons les villes et des villages qui pourraient assumer l’accueil sur le court/moyen et long terme des réfugié·e·s-rescapé·e·s, à ce qu’elles se concertent pour offrir une réponse à cette situation. Il y a des milliers d’expériences en France depuis des années, qui prouvent que cela fonctionne parfaitement lorsque l’accueil est correctement organisé par l’État avec les collectivités territoriales, les associations et les citoyen·nes.

En ce sens, une solidarité entre nos territoires est nécessaire pour penser un accueil digne et inconditionnel.

Le Président

Damien CAREME

 

ASSOCIATION NATIONALE DES VILLES ET TERRITOIRES ACCUEILLANTS

Contact Presse – coordination ANVITA : contact@villes-territoires-accueillants.fr

Pour télécharger le tribune :

CP Accueil Louise Michel – 03092020