Des étudiants exilés resteront-ils sans logement à l’été 2024 ?
Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 sont un événement d’envergure mondiale qui suscite à la fois l’enthousiasme et l’inquiétude. Organisés pour la première fois en France depuis les JO d’été en 1924, ces Jeux représentent une opportunité pour le pays de se mettre en avant sur la scène internationale, de stimuler l’économie locale et de promouvoir le sport et les valeurs olympiques. Cependant aujourd’hui les CROUS franciliens imposeront l’été 2024 aux étudiants de quitter leur logement étudiant pour héberger les volontaires et partenaires des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024. Le CROUS a l’intention de réquisitionner 3 000 logements étudiants issus des résidences universitaires.
Les étudiant.e.s en situation de précarité, notamment les personnes exilées, seront les plus affectés par cette situation. Les conditions de vie des étudiant.e.s exilé.e.s les maintiennent dans des situations de précarité qui peuvent se révéler incompatibles avec une reprise d’études et la réussite de leurs parcours étudiant, notamment en ce qui concerne les difficultés liées à l’absence de logements. De plus, cette situation risque d’être encore plus difficile pour ces étudiant.e.s, car ils devront quitter leur logement étudiant pendant l’été et trouver un autre logement pour continuer leurs études.
Nous sommes très préoccupés par cette mesure qui va priver de logement des étudiant.e.s exilé.e.s qui souvent restent dans leur logement étudiant pendant l’été car ils n’ont pas de famille qui peut les accueillir et le logement des CROUS est leur logement principal, ils/elles ne peuvent pas se permettre des vacances et n’ont pas les ressources financières pour louer un autre logement. Outre à les mettre dans une situaon matérielle extrêmement précaire, cette décision les mettrait dans une situaon de stress intense avec des conséquences sur leur santé mentale. Il est important de prendre en compte les besoins spécifiques de ces étudiant.e.s et de trouver des solutions pour les aider à surmonter les difficultés auxquelles ils/elles sont confronté.e.s.
La pénurie de logements étudiants n’est pas nouveau et reste un problème d’ampleur : c’est une crise structurelle qui perdure. Cela, croisée à la crise du mal logement des personnes exilées, reportée par des nombreuses associations en France, reste un des obstacles majeurs pour vivre une vie digne et qui permet de poursuivre son parcours d’études.
La constitution française garantit à tous la sécurité matérielle (10e et 11e alinéas) et donc le droit au logement. Le droit à un logement convenable est reconnu comme faisant partie du droit à un niveau de vie suffisant dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 25) et dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (article 11.1).
Afin de garantir la stabilité du parcours d’étude des personnes exilées et donc le droit à l’éducation ainsi que le droit à un logement digne et convenable, nous demandons au Ministère de l’enseignement Supérieur et de la Recherche :
• D’abandonner l’injonction de quitter un logement CROUS sans une solution de relogement proche à leurs établissements d’enseignement supérieur et des bibliothèques publiques ouvertes pendant cette période et que ce logement soit compatible avec les besoins pour mener à bien leurs parcours d’étude
• De mettre en place des mesures claires, accessibles à tous et toutes et conçues avec anticipation concernant le relogement des étudiants qui en auront besoin
• De rendre les critères dressés pour reloger les étudiants transparents, équitables et tenant en compte les situations spécifiques de chaque étudiant.e
• Que le CROUS s’assure que l’étudiant.e puisse retrouver son lieu de vie une fois la période des JO terminée et qu’elle puisse renouveler sa demande de logement sans entraves administratives